Panic in Detroit

Écrit par – 15/07/2010

Les maisons brûlées à Détroit sont nombreuses. Certains quartiers semblent même avoir été bombardés tant il y a de carcasses noircies. Les constructions – souvent en bois – brûlent très facilement, celles en brique moins, mais le résultat est finalement le même. On accuse donc dans l’ordre : le jeune, le propriétaire, le squatter et le voisin.

À Detroit comme ailleurs, le jeune est un problème. On le sait. Par nature, il est paresseux, mal élevé et dangereux. De plus, il joue à des jeux idiots et méchants et met ainsi le feu aux maisons. Parce que ça l’amuse ! De toute façon, que ce soit pour ça ou pour toute autre raison, il finira en prison. Puis viennent les propriétaires. Leur motivation est essentiellement pécuniaire. Ne pouvant plus louer faute de locataire, l’entretien courant devenant abyssal, le bien perdant à chaque instant de sa valeur. Alors on brule ! Autant faire jouer l’assurance. Toujours ça de pris !

Les squatters sont aussi montrés du doigt. Les installations électriques précaires, les moyens de fortune pour se chauffer ou faire la cuisine sont des causes probables d’accidents. Néanmoins, la sévérité avec laquelle les forces de l’ordre défendent la propriété privée, même à l’abandon, en dissuade plus d’un de s’installer.

S’il vient en dernier dans l’ordre des accusés, le voisin est le plus probable des pyromanes. Excédé par la ruine en face de chez lui, outré par le délabrement de son quartier ou juste désireux d’agrandir son terrain, il crame. À l’instar du Marseillais qui, voyant s’accumuler les ordures sous sa fenêtre pendant une grève d’éboueurs, y met le feu.

À une époque, une mode d’incinération des logements vides s’était répandue à travers la ville comme une trainée de poudre, poussant la municipalité à raser illico tout bâtiment vacant. Mais ce soir-là, une autre cause d’incendie aurait pu être évoquée : les pétards. Le 4 juillet, jour de la fête nationale, les américains s’adonnent aux plaisirs bruyants du feu d’artifice artisanal. Mais pour le pompier interrogé – qui a éludé en partie la question, ce n’était en tout cas pas une affaire de pétard…

Une maison en feu à Detroit.

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