Mot-clef : Detroit

The balad of Nefertiti

Écrit par – 29/06/2010

En bons Marseillais, on a apprécié être logés dans un appartement situé à deux pas de la meilleure pizzeria de la ville – l’une des seules de Detroit (voire de tout le middle-west) dans laquelle on peut trouver un fond de pizza à la tomate ET à l’ail. Primordial. Un soir, nous y avons croisé Nefertiti, assise à la table d’à-côté. .

Dans son quartier, beaucoup de jardins communautaires, sur lesquels Sophie (alter-echos) et Jean-Paul (qui officie ici-même) préparent un reportage. Nerfititi nous a donc invité à « dîner » chez elle. Plus…

Marche pour l’air pur

Écrit par – 28/06/2010

Une manifestation contre un incinérateur n’est pas seulement l’occasion de rappeler que la combustion des déchets est la première source d’émission de dioxines cancérigènes. Les riverains sont là nombreux, venus témoigner de leur souffrance quotidienne. Des cancers pour les plus âgés, de l’asthme pour les plus jeunes et pour tous une odeur pestinentielle au quotidien.

Ici à Detroit comme ailleurs (par exemple à Fos-sur-mer), le choix de l’incinération est un choix politique. Plus…

Les sorcières de Detroit

Écrit par – 26/06/2010

Les sorcières débarquent sur la ville ? Starhawk, en tous cas, est là. Militante féministe, auteure, enseignante, formatrice, permaculturiste, celle qui se définit comme une « sorcière » est à Detroit, accompagnée de Lisa Fithian.

Toutes deux sont des figures de l’action directe non-violente. Elles ont mis leur détermination et leur créativité au service d’une multitude de luttes : mouvement anti-guerre (du Vietnam à la deuxième guerre d’Irak), syndicalisme, justice sociale, féminisme, anti-racisme, etc. Présentes à Seattle, Gènes, Porto Alegre ou encore Copenhague, elles ont également inspiré, directement ou indirectement, des formes de luttes comme Reclaim the  Streets, CIRCA (Clandestine Insurgent Rebel Clown Army, l’Armée des Clowns anglaise, dont le pendant français est la Brigade Activiste des Clowns).

Lisa (entretien à venir sur Mouvements.info) porte un regard enthousiaste sur ce forum, qui nous permet de ne pas oublier que le mouvement des Tea Parties n’est pas le seul mouvement social d’ampleur aux  USA, même si l’attrait des mass-medias pour ces mouvements réactionnaires occulte le dynamise des mouvements progressistes. Une vivacité à laquelle les sorcières venues à Detroit ne sont pas complètement étrangères !

Photo : Jean-Paul Duarte

Plans américains

Écrit par – 25/06/2010

Plutôt que de multiplier les posts sur l’ambiance au Forum social des Etats-Unis (USSF 2010), vous pouvez feuilleter l’album flickr ci-dessous (régulièrement enrichi). Les images valent plus que les longs discours et surtout m’évitent les descriptions laborieuses sur cet évènement complexe et riche en rencontres.

Le COBO hall accueille d’habitude des salons professionnels, comme le salon de l’automobile de Detroit par exemple. Le contraste entre les locaux hi-tech et le public si singulier est particulièrement saisissant. Plus…

Yankee at home !

Écrit par – 25/06/2010

Michael L. Guerrero est l’un des organisateurs du Forum Social des États-Unis. Présent à Porto Alegre dès 2002, pour le Forum Social Mondial (FSM) et est l’un des animateurs de Grassroots Global Justice (GGJ), la coalition états-uniennes des réseaux et mouvements impliqués dans le forum.

Assez rapidement, les organisateurs du FSM ont poussé les militants US à organiser un forum au sein même de « l’empire ». Ils souhaitaient que ce forum ait lieu au plus vite – avant les élections présidentielles de 2004, pour aider les mouvements à se renforcer et à construire une alternative populaire à Bush.

Mais GGJ a décidé de prendre le temps de préparer le forum, pour s’assurer que la participation soit réellement populaire – plutôt que d’organiser un forum social pour les « happy fews », rompus aux mobilisations internationales.

Prévu pour 2006, à Atlanta, le premier forum social des USA a finalement eu lieu en 2007 : à cause de l’ouragan Katrina, les organisations du Sud-est du pays ont dû revoir leurs priorités.

Plus…

Un peu de monde, c’est possible !

Écrit par – 24/06/2010

Detroit accueille le Forum Social des États-Unis (USSF 2010). La capitale du Michigan voit converger depuis quelques jours tout ce que l’empire américain compte d’ennemis intérieurs : pacifistes, écologistes, anticapitalistes, luddites, antiracistes, mouvement des droits sociaux, hippies, libertaires, gauchistes, féministes, minorités visibles ou invisibles…

La marche d’ouverture, festive et colorée, a traversé la ville de part en part. Partie du nord, la manifestion a suivi Woodward bd, Plus…

Smoke on the water, fire in the sky

Écrit par – 23/06/2010

Il y a foule ce soir en ville, ce qui surprend d’autant plus que dans la journée c’est plutôt mort. Un immense feu d’artifice doit être tiré sur le front de fleuve, qui profitera aux spectateurs des deux rives. En face de Detroit se trouve la ville canadienne de Windsor, une station balnéaire BCBG.

Les habitants convergent de partout vers le centre ville. L’autoroute est totalement paralysée. L’occasion de revivre le grand bonheur d’un embouteillage, de se retrouver enfin bloqué parmi d’autres dans la grande cohorte convergente. Plus…

Apéro Coca-hot-dog hallal

Écrit par – 21/06/2010

Dearborn est une ville collée à Detroit, on pourrait appeler ça une banlieue si on voulait faire une comparaison. Sauf qu’ici les repères habituels sont quelque peu bousculés. Après avoir traversé des faubourgs improbables, dévastés par la guerre économique, Dearborn ressemble à une oasis : les allées sont fleuries et entretenues et les maisons semblent habitées. Semblent, car forcément les jours de fête les gens ne sont pas chez eux.

L’arab international festival se tient chaque année depuis 15 ans à Dearborn qui compte la plus grande communauté arabe d’Amérique du nord. Plus…

Être le dernier homme

Écrit par – 19/06/2010

Être le dernier homme est une impression douce et inquiétante. Douce parce que la paix vous gagne. Le silence prend toute la place. On n’a plus l’habitude du silence, alors on s’inquiète. Car finalement l’absence des autres n’est jamais complètement assurée.
On pourrait s’imaginer dans une quelconque banlieue par un après-midi ensoleillé. Les actifs seraient au travail, les autres feraient la sieste. Sauf qu’il y aurait des rideaux aux fenêtres.

Une Lincoln violette défraichie s’arrête à ma hauteur. Une visière de casquette usée jusqu’à la corde passe la fenêtre côté passager, une bouche édentée m’interpelle : Plus…

Quand « Motor City » devient « Green City »

Écrit par – 17/06/2010

Le rêve américain est devenu un cauchemar. La ville symbole de l’industrie automobile d’avant guerre et de son idéal consumériste forcené est la ville la plus violemment touchée par la crise économique. Maisons en ruines, friches industrielles, immeubles à l’abandon, rues désertes… Le décor est celui de La Route de Cormac McCarthy ou de Mad Max. La capitale des géants de l’automobile américaine est aujourd’hui une ville dévastée. Detroit a compté 2 millions d’habitants en 1950, il en reste aujourd’hui 900.000.

Le temps où Detroit était moteur économique du pays n’est plus qu’un souvenir. Les industries sont mortes, la plupart des usines ont fermé. Le chômage et la criminalité sont les plus élevés du pays. Les experts estiment qu’il y a plus de 100 km2 d’édifices abandonnés dans les limites de la ville, soit quasiment la taille de la ville de San Francisco. Près de 33.000 maisons construites sur des parcelles de 400 à 500 m2 sont à l’abandon ou ont été saisies par la ville pour défaut de paiement. Même les produits alimentaires sont devenus plus rares, aucune des grandes chaînes de supermarchés n’est présente sur la ville.

La ville elle-même est dans l’incapacité financière de racheter ces constructions, ou de payer leur destruction. Aussi un revirement spectaculaire est en train de s’opérer. Une aubaine pour les écologistes et les agriculteurs qui regardent ces terres abandonnées comme une chance. De nombreuses initiatives d’agriculture urbaine se sont montées. Plus de 600 projets d’installation de jardins communautaires sont, à ce jour, répertoriés. Essentiellement sur de petites unités de 8 ha correspondant à un pâté de maison. Environ un quart de la ville passerait ainsi de résidentiel à semi-rural. Même tout près du centre ville, des vergers, des plantations, des élevages remplacent progressivement les habitations abandonnées. Les belles demeures bourgeoises en briques sont rasées pour libérer la terre fertile. Les bâtiments industriels reconvertis pour accueillir des cultures sous serre comme des fraises, des laitues ou des champignons.

L’enthousiasme pour l’agriculture urbaine est remonté jusqu’aux plus hautes sphères de l’État, à l’instar de Michelle Obama cultivant son potager dans l’enceinte de la Maison Blanche, l’administration fédérale s’intéresse de près à ces initiatives. Le département de l’agriculture a offert des bourses au collectif Detroit Agricultural Network pour mener à bien ses projets. De même, l’agriculture urbaine est inscrite dans le plan de relance de l’économie américaine.